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1563.
Introduction de l’imprimerie à Moscou.
maison particulière pour l’imprimerie, sous la direction de deux typographes, Féodoroff, diacre de l’église de Saint-Nicolas, et Pierre Mstislavetz, qui, en 1564, publièrent les actes et les épîtres des apôtres, le plus ancien des livres russes imprimés, remarquable par la beauté des caractères et du papier. On y lit, dans un supplément, que Macaire donna sa bénédiction au tzar pour la bonne œuvre qu’il venait de faire, en procurant aux chrétiens, au lieu de manuscrits incorrects, des livres imprimés qui contenaient les deux testamens et l’office divin, travail pour lequel il avait fallu collationner les meilleures et les plus anciennes copies, afin d’éviter les erreurs et dans les mots et dans le sens. Cette entreprise importante, inspirée par un zèle éclairé pour le christianisme, excita le mécontentement d’un grand nombre de copistes, dont le métier était de transcrire les livres d’église. Aux murmures de ces gens vinrent se joindre ceux des superstitieux, toujours surpris d’une innovation ; et l’artiste Féodoroff, privé par la mort de Macaire d’un puissant et zélé protecteur, regardé comme hérétique, fut contraint, pour échapper à ses persécuteurs, de se retirer en Lithuanie avec son associé Pierre Mstislavetz. L’imprimerie de Moscou, transférée à la Slobode Alexandrovsky (3),