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1564. roi ; à cet effet il expédia à Doubrovna un courrier polonais, porteur de la nouvelle du désastre de Schouïsky. Ce courrier avait ordre de passer dans des lieux où il était certain de rencontrer des Russes : 9 février. il fut enlevé et conduit aux généraux qui, instruits de l’événement, reprirent en effet le chemin de Smolensk, mettant tout à feu et à sang pour se venger de l’ennemi. Depuis Doubrovna jusqu’à Krïtchef toutes les habitations furent dévastées, et ils traînèrent en esclavage une multitude de laboureurs. Pendant les cinq mois suivans, les deux armées restèrent dans une inaction complète : enfin, dans le courant de juillet, le prince Tokmakof, voïévode russe, à la tête de quelques troupes d’infanterie et de cavalerie, s’étant porté de Nevle sur Ozéristcha, dans l’espoir de s’emparer de cette ville, 22 juillet. fut averti bientôt que douze mille Polonais, partis de Vitebsk, arrivaient au secours des assiégés : ce voïévode, connu par sa valeur, fit embarquer et partir pour Nevle l’infanterie et les bagages, et marcha, avec sa cavalerie seule, à la rencontre de l’ennemi, dont il battit l’avant-garde ; mais, à l’approche du gros de l’armée polonaise, il se vit forcé de battre en retraite et fit inhumainement massacrer les prisonniers. Boutourlin, voïévode de Smolensk,