Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/70

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1564. couverte de bois, il se jette à l’improviste sur les Russes qui, n’ayant le temps ni de s’armer, ni de former leurs rangs, sont défaits à l’instant. Voïévodes et soldats, tous prirent honteusement la fuite ! L’infortuné Schouïsky paya son imprudence de sa vie. Selon quelques rapports il périt d’un coup de feu à la tête et fut trouvé dans un puits : d’autres disent qu’un paysan polonais le tua à coups de hache (4). Entre autres officiers de marque, les Russes perdirent les deux princes Siméon et Théodore Paletsky ; le voïévode Pletchtchéief, le prince Jean Okliabinin furent faits prisonniers, ainsi que plusieurs enfans boyards ; cependant sur vingt mille combattans, nous ne perdîmes pas deux cents hommes dans ce désastre : le reste s’enfuit à Polotsk, abandonnant ses bagages et son artillerie entre les mains de l’ennemi. Le corps de Schouïsky fut porté en triomphe à Vilna. Les prisonniers furent présentés au roi, alors malade à Varsovie ; il fit chanter un Te Deum, et la joie lui rendit la santé.

Cette victoire ne procura pas à Sigismond les heureux résultats qu’il en attendait. Radzivil n’avait point l’intention de livrer bataille aux princes Obolensky, campés près d’Arscha ; il voulait seulement les faire sortir des États du