Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/82

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1564. armée nombreuse ? À peine avez-vous pu vous emparer de Fellin ! Vous vous êtes retirés de Veissenstin ! Sans votre insubordination, la Livonie serait depuis long-temps en notre pouvoir. Vous avez vaincu malgré vous, agissant comme des esclaves dirigés par la contrainte.

» Vous avez, dites-vous, versé votre sang pour moi ; mais que de sueurs, que de larmes m’a coûté votre insubordination ? Qu’était la patrie pendant votre règne et notre minorité ? Un vaste désert de l’Orient à l’Occident !…… Après vous avoir soumis, j’ai élevé des villes et des bourgs dans les lieux où erraient naguères les bêtes féroces. Malheur à la maison gouvernée par une femme ! Malheur à un État gouverné par plusieurs maîtres ! César Auguste commandait à l’univers, parce que personne ne partageait sa puissance. Byzance tomba aussitôt que les empereurs commencèrent à écouter les éparques, les moines et les prêtres, frères de votre Sylvestre. »

Jean détaille ici, contre ses favoris, des griefs déjà connus du lecteur et continue ainsi :

« Ce que tu dis de mes cruautés prétendues est un impudent mensonge ; je ne fais pas périr les puissans d’Israël ; je n’arrose point