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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome VIII, 1820.djvu/29

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1541. Il en était de même à l’armée. À cette époque, les généraux, sans avoir égard aux nominations faites par le grand prince, n’avaient ordinairement, les uns pour les autres, qu’une considération proportionnée à leur ancienneté ou à l’élévation de leur naissance, et ne voulaient point dépendre de ceux qui, sous ces deux rapports, leur étaient inférieurs. Il est vrai que Vassili et son père avaient su mettre un frein à ces disputes de prérogatives ; mais la minorité de Jean, qui semblait en quelque sorte assurer l’impunité, en rendant les dignitaires plus audacieux, réveilla ces dispositions pernicieuses, poussées bientôt au dernier excès. Le camp était un théâtre d’animosités et de querelles journalières. Le grand prince en ayant été informé, y envoya Jean Kouritzin, son secrétaire, avec une lettre adressée à Dmitri Belzky et aux principaux chefs, les engageant à mettre de côté toutes personnalités, tout sujet de mésintelligences, et à se réunir de cœur et d’esprit sous les drapeaux de la patrie, de la foi et d’un prince qui mettait tout son espoir en Dieu et dans leur valeur. « Que l’Oka, écrivait Jean, devienne pour les Tatars une barrière impossible à franchir ; et si cette rivière est un insuffisant obstacle aux efforts de l’ennemi, barrez-lui, de vos poi-