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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome VIII, 1820.djvu/30

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trines, le chemin de la capitale ; combattez avec vigueur, au nom du Tout-Puissant ; mon amitié et mes bienfaits seront votre récompense et le patrimoine de vos enfans. Je ferai inscrire dans les fastes militaires de la Russie, les noms de ceux qui tomberont pour elle au champ d’honneur. Leurs femmes et leurs enfans feront partie de ma famille. » À la lecture de cette lettre, les voïévodes, pénétrés d’attendrissement, s’écrièrent : « Amis, oublions nos animosités ! sachons renoncer à nous-mêmes, et ne nous ressouvenir que des bienfaits de Vassili. Obéissons à Jean, dont le bras encore faible ne peut soutenir le poids des armes. Servons-le pendant son enfance, afin que plus tard il nous distingue honorablement. Si nos vœux ardens s’accomplissent, si nous enchaînons la victoire, nous nous serons illustrés, non-seulement dans notre patrie, mais la gloire attachée à nos actions s’étendra même jusque dans les pays les plus éloignés. Et puisque nous ne sommes pas immortels, que notre sang coule du moins pour la patrie. Dieu et le grand prince ne nous oublieront pas ! On vit alors ces voïévodes, jusque-là opiniâtres et querelleurs, verser des larmes d’attendrissement, s’embrasser les uns les autres