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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome VIII, 1820.djvu/33

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tissait 1541. du bruit des armes. De nouvelles troupes arrivaient successivement avec des transports d’artillerie. Le khan, qui entendait dans le lointain les cris de joie de notre armée, pouvait aussi distinguer, à la lueur des feux, la manière dont les Russes disposaient leur artillerie. Il n’attendit pas le jour : Fuite de l’ennemi. en proie à la frayeur, livré à des sentimens de fureur et de honte ; il se sauva sur un chariot, et l’armée le suivit après avoir détruit une partie de ses équipages. Ceux qui restaient, ainsi que quelques canons, tombèrent entre nos mains. Ce fut alors que, pour la première fois, les Russes recueillirent des trophées ottomans. Dmitri Bielzky dépêcha le prince Jean Kachin à Moscou pour y porter cette heureuse nouvelle, tandis que les princes Mikoulinsky et Séréberny poursuivaient l’armée du khan, dont les traînards furent tués ou faits prisonniers. Ils apprirent par ceux-ci que Sahib-Ghireï marchait sur Pronsk. Comme il s’était vanté de pénétrer jusqu’aux montagnes de Vorobief et de dévaster toutes les provinces moscovites, il croyait diminuer la honte de sa fuite en s’emparant de Pronsk, forteresse peu importante ; agissant en cette circonstance ainsi que l’avait fait Tamerlan, qui, dans son invasion en Russie, ne s’empara que de la forteresse d’Életz. Le gé-