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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome VIII, 1820.djvu/38

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ment pour occuper sa place, afin de prouver leur puissance et non pas leur justice. Ils firent entrer dans leur projet plusieurs seigneurs et enfans-boyards de Moscou, et même des autres provinces de l’empire, mais particulièrement de Novgorod. Schouisky, qui devait marcher contre Kazan, se trouvait alors, avec l’armée, dans la ville de Vladimir, où, par des promesses et d’insidieuses caresses, il parvint à augmenter le nombre de ses partisans. Ayant reçu d’eux un serment secret, il détacha, sous la conduite de son fils Pierre, trois cents cavaliers sur lesquels il pouvait compter, pour soutenir les conjurés de Moscou, auxquels il fit savoir qu’il était temps d’agir. 1542.
Troubles occasionés par les boyards. Chute de Jean Belzky.
Le 3 janvier, un grand tumulte se fit entendre dans le Kremlin : le prince Belzky, arraché de son domicile, fut jeté dans une prison par les conspirateurs, ainsi que ses amis fidèles le prince Pierre Tcheniatef et l’illustre Khabar. Le premier fut enlevé de la chambre même du grand prince, et transporté hors du palais par un escalier dérobé : dans un instant la cellule du métropolitain fut entourée ; on lança des pierres contre les fenêtres, et ce chef de l’Église, menacé d’y perdre la vie, se réfugia enfin dans une maison appartenant au couvent de Troïtzky ; ce ne fut qu’au nom de S. Serge,