Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome VIII, 1820.djvu/39

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1542. que l’abbé de ce célèbre monastère, aidé du prince Dmitri Paletzky, parvint à contenir les enfans-boyards, qui, semblables à des forcenés, menaçaient de leurs gestes le métropolitain épouvanté. Il se rendit au palais, croyant que la présence du grand prince lui procurerait une puissante garantie ; mais, réveillé par les cris des séditieux, le monarque tremblait lui-même comme une victime dévouée. Le métropolitain est envoyé en prison. Les boyards entrèrent en tumulte dans sa chambre pour s’emparer du métropolitain qu’ils saisirent et envoyèrent en prison dans le monastère de Kirillof, à Bélozersk. Ils ordonnèrent au prêtre de la cour de célébrer la messe du matin, trois heures avant le jour, criant, donnant des ordres comme s’ils avaient conquis et le trône et l’Église ; ils avaient mis de côté toute bienséance, et se comportèrent comme des rebelles dont la conduite semait l’épouvante dans la capitale. Schouisky reprend le pouvoir. À la pointe du jour Schouisky arriva de Vladimir, et, pour la seconde fois, il devint chef des boyards. Le prince Belzky fut renfermé à Bélozersk, Tcheniatef à Yaroslaf, et Khabar à Tver. L’ordre et la tranquillité commençaient à se rétablir ; mais tous les désirs de Schouisky n’étaient pas encore satisfaits, car il redoutait un changement : d’ailleurs, les vertus de Belzky, l’estime qu’il inspirait, portaient ombrage