Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/103

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La même nuit ces deux marchands furent arrêtés et envoyés, par les ordres de Godounoff, dans un endroit ignoré. Il avait désiré désarmer les Schouisky par sa réconciliation avec eux ; mais il s’aperçut bientôt qu’ils ne lui cédaient pas en ruse, et que, sous l’apparence d’une fausse amitié, ils étaient restés ses ennemis irréconciliables, agissant de concert avec un autre ennemi de Boris, mais inconnu jusqu’alors.

Quoique le clergé de Russie n’eut jamais témoigné un grand empressement à intervenir dans les choses temporelles, et qu’il se fut toujours montré plutôt docile que rebelle à la volonté des souverains, même dans les affaires de l’Église ; quoique, dès le temps d’Ivan III, nos métropolitains eussent répondu solennellement, dans différentes circonstances, qu’ils s’occupaient uniquement des réglemens du service divin, de l’instruction chrétienne, de la conscience des hommes et du salut des âmes (73) ; toutefois, assistant à l’assemblée des États-Généraux, convoqués dans les occasions extraordinaires, pour des réglemens politiques de haute importance, avec le