Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/118

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riaient des soldats, avaient des gardes et des camps. Mais la Lithuanie, limitrophe de la Russie, redoutait notre puissance ; et deux illustres ambassadeurs, Tchernikovsky et le prince Oginsky arrivèrent à Moscou, le 6 avril, et conjurèrent Fédor de proroger jusqu’à l’année 1588, la trève avec leur État, privé de chef. Les Boyards, se prêtant volontiers à cette convention, leur dirent que le bonheur ou le malheur de la Pologne et de la Lithuanie dépendait de la conduite de leurs Nobles ; le bonheur, s’ils se soumettaient au grand monarque de la Russie, le malheur, s’ils se tournaient de nouveau vers le barbare de la Transylvanie, ou vers l’ombre du royaume de Suède. « Déjà vous avez eu Bathori sur le trône, leur dirent-ils, et avec lui, la guerre, la ruine et la honte : puisque vous avez payé, par les mains même de votre Souverain, un tribut au Sultan. Que peut-on attendre de la générosité d’un aventurier dont l’âme est aussi basse que son extraction, qui n’est guidé que par un vil intérêt, et qui est sans pitié pour les Chrétiens ? Est-ce dans son cœur que peut habiter le saint