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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/119

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amour, sans lequel, selon les paroles de l’Apôtre, le pouvoir même de remuer des montagnes, n’est rien ? N’est-ce point pour complaire aux Ottomans que vous songez à élire le prince héréditaire de Suède ? Nul doute qu’ils n’en soient satisfaits ; car ils se réjouissent de la discorde des Chrétiens, et les massacres sont inévitables, si jamais Sigismond monte sur le trône des Jagellon avec la haine qui l’anime contre la Russie. Vous connaissez déjà notre monarque ; il est aussi puissant que clément ; vous savez que la première action de son avénement au trône, a été de rendre la liberté, sans rançon, à vos prisonniers : générosité que Bathori ne pouvait comprendre, lui qui a fait le commerce des prisonniers russes, jusqu’à la fin de ses jours. Bathori est au tombeau et Fédor ne s’en réjouit pas ; il ne songe pas à la vengeance ; mais il vous témoigne la part qu’il prend à votre affliction, et vous propose le moyen d’assurer à jamais la tranquillité de la Pologne et de la Lithuanie ; il désire régner sur vous, non pour augmenter sa puissance et ses richesses, car il est