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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/124

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nos ambassadeurs, l’article qui concerne le Tsarévitche Dmitri est digne de remarque, il y est dit : « Si les seigneurs Polonais parlent du jeune frère du Souverain, il faut leur expliquer qu’il est encore dans l’enfance, qu’il ne peut monter sur leur trône et qu’il doit être élevé dans sa patrie ». Le Régent lui reservait un autre sort.

Fédor ne désirait sincèrement, ainsi que l’avaient ambitionné son père et son grand-père, d’être élu roi de Pologne, qu’afin de réunir par les liens de la fraternité, deux puissances toujours ennemies, et, pour y parvenir, il offrait au Sénat des conditions avantageuses, des promesses flatteuses et des espérances brillantes. Il y sacrifiait près d’un million de nos roubles, et renonçait à la principale prétention d’Ivan, en consentant à n’être qu’un roi électif, avec un pouvoir restreint, sans aucun droit de succession pour ses enfans et sa famille. Il n’est pas probable que le Tsar ou le Régent, songeât sérieusement à s’armer contre le Sultan, et voulût, par la conquête des contrées du Danube, aggrandir la Lithuanie et la Pologne, qui pouvaient,