Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/135

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sans intelligence, pourrait-il gouverner les Russes, peuple inconstant et rusé (85) ? D’ailleurs la faiblesse d’esprit dans un monarque est moins pernicieuse à l’État que des troubles intérieurs. Nous ne demandons rien de nouveau : combien d’entre vous, avant l’élection et après la fuite de Henry, voulaient un roi Moscovite, dans la persuasion qu’Ivan aurait laissé la tyrannie en Russie, et ne serait venu chez nous qu’avec une puissance protectrice ? Y a-t-il quelque chose de changé depuis ce temps, à moins que ce ne soit en mieux, puisque Fédor ne se montre pas tyran, même à Moscou, qu’au contraire il aime ses sujets et en est aimé » ?

Ces raisons engagèrent la Diète à renouveler les négociations ; les Députés eurent une seconde conférence avec nos Ambassadeurs, à Kamenetz, et demandèrent que le Tsar donnât tout de suite au Sénat cent mille florins, pour les frais de la guerre ; qu’il construisit des forteresses, non sur le Don, où elles ne pouvaient servir qu’à la Russie, mais sur la frontière Sud-ouest de la Lithuanie ; qu’il