Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/16

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à l’autre de Moscou. Le peuple, les enfans Boyards, et vingt mille hommes en armes se précipitèrent vers le Kremlin. On eut à peine le temps d’en fermer les portes, d’y rassembler quelques Streletz pour sa défense, et le Conseil, pour prendre des mesures contre un danger imminent. Les insurgés s’étaient emparé, dans Kitaïgorod, de l’artillerie qui s’y trouvait ; ils avaient braqué le canon appelé canon du Tsar contre la porte de Floroff et voulaient l’enfoncer pour pénétrer dans la forteresse. Alors le souverain envoya vers eux le prince Ivan Mstislafsky, le boyard Nikita Romanovitche et les diaks André et Vassill Stchelkaloff, pour leur demander la cause de ce soulèvement et ce qu’ils voulaient. « Belsky, répondit le peuple ; livrez-nous ce scélérat ; il veut détruire la tige de nos souverains et toutes les familles des Boyards ». Mille voix répétèrent le nom de Belsky. Ce malheureux seigneur, accablé de cette accusation, effrayé de la haine furieuse qu’il inspirait, tout tremblant, et ne songeant qu’à sauver ses jours, vint chercher un refuge jusque dans la chambre à coucher du souve-