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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/17

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rain (7). Fédor connaissait son innocence ; elle n’était pas moins connue des Boyards ; mais ceux-ci redoutant, ou feignant de redouter l’effusion du sang, entrèrent en pourparler avec les insurgés, les amenèrent à se contenter de l’exil du prétendu coupable, et Belsky fut immédiatement renvoyé de Moscou. Le peuple se retira paisiblement, en criant : Vive le souverain ! vivent ses fidèles Boyards ! Belsky, à dater de cette époque, prit le gouvernement de Nijni Novgorod (8).

Que devait-on attendre d’un pareil acte de faiblesse et d’un tel abaissement du pouvoir souverain ? Des dissentions dans le Conseil, la licence dans le peuple, et le désordre dans le gouvernement. On avait éloigné Belsky : Godounoff resta pour la vengeance. Les séditieux n’avaient pas demandé sa tête, ni même prononcé son nom, respectant en lui le frère de leur souveraine ; mais il savait où l’on voulait en venir ; il voyait que les auteurs audacieux de cette émeute préparaient sa perte, et il pensa à son salut. Jusqu’alors l’oncle du Tsar, en vertu de la considération et du respect qu’on portait aux anciens des familles,