encore plus haut ses regards et ses vues ambitieuses : quoiqu’il gouvernât en maître, ce n’était point en son propre nom ; il ne brillait que d’un éclat emprunté ; il devait se contraindre et cacher son orgueil sous le masque de la soumission, s’abaisser publiquement devant l’ombre du Tsar et se prosterner devant elle en esclave. Le trône, aux yeux de Godounoff, n’était pas seulement le brillant sanctuaire du pouvoir ; c’était aussi le paradis de paix, où ne pouvaient atteindre les flèches empoisonnées de l’envie, et où un mortel jouissait, en quelque sorte, des prérogatives de la divinité. Cette image du pouvoir absolu avec tous ses attraits, s’offrait chaque jour avec plus de force à Godounoff ; elle agitait de plus en plus son cœur, et il finit par n’avoir plus d’autre idée. L’Annaliste raconte à ce sujet, un fait très-intéressant, quoique fort douteux (124). « Boris, malgré l’esprit supérieur dont il était doué, croyait aux devins ; il en rassembla plusieurs au milieu de la nuit, et leur demanda son horoscope. Les Devins ou les Astrologues, pour le flatter, lui répondirent : c’est la couronne qui t’at-
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