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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/182

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mée. Il alla de là, sans crainte, au lieu où le crime s’était commis, s’approcha du cadavre, et voulant calmer l’exaspération du peuple par un mensonge concerté d’avance avec Klechnin ou avec Godounoff, il osa dire aux citoyens que l’enfant s’était tué lui-même avec un couteau, dans un accès d’épilepsie. « Meurtrier ! » s’écrièrent mille voix, et des pierres volèrent sur le scélérat. Il chercha un asile dans le palais avec un de ses complices, Daniel Trétiakoff ; mais le peuple s’empara d’eux et les massacra, ainsi que le fils de Bitiagofsky, et Katchaloff, après avoir forcé la porte de l’Hotel-de-Ville. Le troisième des assassins, Joseph Volokhoff, se cacha dans la maison de Michel Bitiagofsky ; on le prit et on le mena dans l’église du Sauveur où se trouvait déjà le cercueil de Dmitri, et là on l’immola aux yeux de la Tsarine. On tua également les domestiques de Michel et trois bourgeois qui étaient convaincus ou soupçonnés d’intelligence avec les assassins, de même qu’une femme, prétendue inspirée, qui demeurait dans la maison de Bitiagofsky, et qui allait souvent au palais. On conserva la vie à la gouvernante pour avoir