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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/19

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lider la tranquillité publique, mais n’ayant ni perspicacité dans l’esprit, ni fermeté dans le caractère, il cherchait plus qu’un conseiller et qu’un aide ; Pouvoir et qualités de Godounoff. il désirait trouver un homme capable de se charger de tout le fardeau du gouvernement, dont il n’eût à répondre qu’à Dieu. Fédor se livra donc entièrement et avec une confiance aveugle, à un ambitieux entreprenant et qui appartenait d’aussi près à son épouse chérie. Irène, sans employer aucun artifice, ne suivant que l’impulsion de son cœur, connaissant le mérite de Godounoff, mais ignorant ses mauvaises et secrètes intentions, forma l’union intime d’un Souverain inhabile à régner, avec un sujet digne du pouvoir suprême. Boris Godounoff était alors à la fleur de l’âge, dans toute la plénitude de ses forces physiques et morales : il avait trente-deux ans. Il surpassait, dit l’Annaliste, tous les dignitaires de la Cour, par une beauté mâle, un air de commandement, une conception rapide et profonde, et une éloquence séduisante. Il ne lui manquait que de la vertu. Il voulait et savait faire le bien, mais uniquement par amour de