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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/20

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la gloire et de la puissance. Il ne voyait dans la vertu que le moyen de parvenir au but, et non le but même. S’il était né sur le trône, il aurait pu être cité comme le Souverain le plus accompli ; mais né sujet, et dévoré de la passion du pouvoir, lorsque, pour y parvenir, il crut nécessaire de faire le mal, il le fit… et la malédiction de la postérité s’élève dans l’histoire, pour flétrir à jamais la renommée de Godounoff.

Le premier acte de Boris, fut la punition des Liapounoff, des Kikin et autres auteurs de l’émeute de Moscou. On les envoya dans des villes éloignées, où ils furent détenus. Le peuple garda le silence ; on vantait l’équité du Tsar ; mais la Cour savait à qui attribuer cette juste sévérité, et tournait avec inquiétude ses regards sur Boris, dont le pouvoir absolu ne se déclara qu’après le couronnement de Fédor, remis au 31 mai (10), à cause des prières de six semaines, pour l’âme du défunt Souverain.

Couronnement de Fédor. Ce jour arrivé, le soleil commençait à peine à paraître, qu’il s’éleva tout-à-coup une horrible tempête ; des torrens de pluie inon-