Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/206

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même !.… Fatigué par une longue prière, Fédor reposait tranquillement à l’heure de midi (152) ! Il se leva, et, de son appartement, regarda le combat avec indifférence ; derrière lui se trouvait le boyard Grégoire Godounoff qui pleurait : Fédor se tourna vers lui et apercevant ses larmes : « Sois tranquille, lui dit-il, demain le Khan ne sera plus ici ». Ce mot, dit l’Annaliste, devint une prophétie.

Le combat ne fut pas décisif ; des deux côtés on réparait les pertes par de nouveaux combattans ; mais les forces principales n’étaient pas encore engagées ; Mstislafsky, Godounoff, avec les bannières du Tsar et la meilleure partie des troupes, n’avaient pas encore donné. Ils attendaient le Khan, qui, avec l’élite de son armée, avait occupé, vers le soir, le bourg de Vorobieff (152), et ne voulait pas descendre de la montagne, d’où son regard avide dévorait la Capitale, comme une proie pleine d’attraits pour lui, mais difficile à obtenir. Les airs retentissaient encore du bruit des canons de Moscou, et les Russes se battirent vaillament dans la plaine, jusqu’à la nuit,