Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/207

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qui vint enfin apporter quelque repos à l’une et à l’autre armée. Une multitude de Tatares périrent dans le combat ; beaucoup furent blessés, au nombre desquels se trouvaient le tsarévitche Bachti-Ghiréï et quelques Mourzas (153). Plusieurs guerriers de distinction furent faits prisonniers. Le Khan et les princes de Crimée manquèrent de cœur, ils tinrent conseil, et, dans leurs conjectures sur les suites d’un nouveau combat décisif, ils trouvaient plus de raisons de s’épouvanter que de s’enhardir. Ils entendaient une canonnade vive et soutenue, et remarquaient un grand mouvement entre notre camp et Moscou. En effet, Goîlounoff, sans épargner la poudre, avait ordonné de continuer à tirer, même pendant la nuit, pour effrayer l’ennemi ; et les citoyens, après le combat, s’étaient précipités en foule dans notre camp, pour féliciter les braves, reconnaître les vivans et déplorer la perte des morts. Les prisonniers Russes, fidèles à la patrie même dans les chaînes, disaient, en répondant aux questions du Khan, qu’il était arrivé à Moscou des troupes fraîches de Novgorod et de Pskoff ; que la canon-