Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/21

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dèrent plusieurs rues de Moscou ; ce fut comme un présage de calamités. Mais ces craintes superstitieuses se calmèrent, lorsqu’après l’orage, le soleil reparut radieux, au milieu d’un ciel serein. Un peuple immense se rassembla sur la place du Kremlin, et la foule était telle que les soldats purent à peine frayer un chemin au confesseur du Monarque, lorsqu’au son de toutes les cloches, il sortit du palais pour porter à la basilique de l’Assomption, les ornemens sacrés de Monomaque, la Sainte-Croix, la Couronne et la Dalmatique qui servaient au sacre. Godounoff suivait le confesseur et portait le sceptre.

Malgré la foule immense qui couvrait la place, le plus grand silence régna au moment où Fédor sortit de son palais, entouré de tous les Boyards, Princes, Voïévodes et Dignitaires. Le Monarque était revêtu d’un habit bleu de ciel (11) ; les Seigneurs de la Cour avaient des habits dorés. Ce silence extraordinaire accompagna le Souverain jusqu’à la porte du temple, également rempli de gens de tous états ; car il était permis à tous les Russes, sans distinction, d’assister à cette