Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/217

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tisfaits, quelque désir qu’ils eussent d’avoir un successeur au trône. La stérilité n’était plus à craindre, et leur tendresse pouvait être couronnée d’un nouveau fruit qui aurait répondu au désir général. Non seulement la tendre mère, mais même le tranquille et froid Fédor remercia avec transport le Tout-Puissant de lui avoir donné une fille chérie (157), qui fut baptisée sous le nom de Théodosie, le 14 juin, dans le couvent de Tchoudoff ; il pardonna à tous les disgraciés, même aux criminels qui avaient été condamnés à mort ; il ordonna d’ouvrir les prisons, fit de riches présens aux couvens, et envoya une quantité d’argent au clergé de la Palestine. Le peuple se réjouissait également, mais les hommes soupçonneux, croyant lire au fond de l’âme de Boris, se communiquaient secrètement un doute : Godounoff n’avait-il pas pu changer l’enfant, dans le cas où Irène aurait mis au monde un fils, et lui substituer par supercherie Théodosie qu’il aurait prise à quelque pauvre accouchée (158) ? Nous verrons plus loin les suites de cette idée, quoique peu vraisemblable. D’un autre côté, les cu-