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1592—1596. et Étienne, le prince Nogotkoff et Bogdan-Belsky, en Finlande où ils incendièrent plusieurs villes et villages et firent quelques milliers de prisonniers (164). Les Suédois n’osèrent pas livrer bataille et se tinrent enfermés à Vibourg et à Abo, dont les Russes ne s’approchèrent pas, se contentant de les avoir entourés de cendres et de ruines. À la fin d’avril, les Voïévodes ayant terminé cette campagne, revinrent à Moscou se plaindre les uns des autres. Le prince Fédor Troubelskoï accusait les Godounoff, et ceux-ci l’accusaient lui-même de peu de zèle pour le service du Tsar. Le Monarque leur témoigna à tous son mécontentement de leurs divisions dangereuses pour la patrie, et leur ordonna de garder les arrêts dans leurs maisons, depuis la semaine des Rameaux jusqu’à celle de Pâques. Le Régent voulait, par cette légère disgrâce, passer pour juste et prouver qu’il n’épargnait pas même ses parens, lorsqu’il s’agissait du bien de l’État.

À l’époque même où nous ravagions sans opposition la Finlande, se trouvait à Stokholm un ambassadeur du Khan de Crimée, le