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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/237

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ambassades à Constantinople, furent des notions intéressantes sur l’état de l’empire Ottoman et des Grecs. « Tout est changé aujourd’hui en Turquie, disait Nastchokin ; le Sultan et les Pachas ne songent qu’à l’intérêt ; le premier augmente le trésor, et l’on ne sait à quelle fin ; il cache l’or dans des coffres et ne paye point l’armée qui dernièrement se révolta et assaillit le palais, en demandant la tête du Defterdar ou Trésorier. Il n’y a plus ni ordre ni justice dans l’Empire. Le Sultan pille les fonctionnaires, et ceux-ci pillent le peuple. L’on ne voit partout que vols et assassinats ; plus de sécurité pour les voyageurs sur les routes, ni pour les marchands dans le commerce ; ces violences et la guerre de Perse, ont épuisé l’Empire, surtout la Moldavie et la Valachie, où sans cesse on change les Hospodars par vénalité. Les Grecs sont opprimés et gémissent sans avoir même d’espoir dans l’avenir ». Islenief fut retenu à Constantinople par l’avénement au trône de Mahomet III, en 1595 ; ce nouveau Sultan, infâme assassin de ses dix-neuf frères, n’attendait qu’un