Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de même que pour le prince de Suède, Gustave fils d’Erick, à qui Fédor offrait un refuge en ces termes : « Nos pères étaient amis et alliés, ayant appris que tu errais en fugitif, en Italie, je t’invite à venir en Russie où tu auras un traitement convenable, plusieurs domaines, une vie tranquille, et la liberté d’en sortir et d’aller où bon te semblera et quand tu le voudras ». La suite nous expliquera pourquoi nous faisions ces avances à Gustave.

Cependant l’indolent Rodolphe combattait le Sultan en Hongrie, et ne se hâtait pas de conclure une alliance avec la Russie. Au mois d’août 1594, il arriva à Moscou un de ses envoyés avec une lettre singulière, en latin et ouverte, adressée en même temps à Fédor et à l’hospodar de Moldavie Arron, au voïévode de Briaslavle, et aux Cosaques du Dniéper ; voici ce qu’elle contenait : « Le porteur de la présente, Stanislas Chlopitzky, chef des guerriers Zaporogues, nous a témoigné le désir de servir l’Empire contre l’infidèle Sultan, avec huit ou dix mille Cosaques ; nous l’avons accueilli avec plaisir et lui