Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/246

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avons remis notre bannière, portant une aigle noire, à condition qu’il fermerait tous les passages aux Tatares de Crimée, vers le Danube, et porterait le fer et la flamme dans les possessions du Sultan, en épargnant la Lithuanie et les autres pays chrétiens. C’est pourquoi nous vous prions de favoriser notre serviteur dévoué (175) ». L’adresse à Fédor était visiblement controuvée : l’Empereur ne pouvait tenir le même langage au Tsar et aux Cosaques. Chlopitzky, en causant avec les Boyards, les informa, au nom de Rodolphe, des victoires de l’Empereur et de l’alliance que le prince de Transylvanie et les hospodars de Moldavie et de Valachie avaient conclue avec lui ; il les assura que les Zaporogues, regardant la Russie comme leur véritable patrie, n’osaient agir sans la volonté du Tsar, et demanda que Fédor, après leur avoir donné quelques troupes moscovites, leur ordonnât de marcher avec elles et sous les drapeaux de la Russie, contre les Turcs. On ne laissa pas parvenir Chlopitzky jusqu’au Tsar, en lui représentant l’inconvenance de la lettre de l’Empereur ; et on lui dit : « Le Tsar, par considé-