Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/259

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les rebelles de son pays ; il cherchait à connaitre les rapports qui existaient entre les États les plus éloignés ; saluant, au-delà des mers, un fidèle allié dans le roi d’Espagne, il en voyait un bien plus fort dans le puissant monarque de la Russie, dont les possessions confinaient déjà avec la Perse et la Turquie. Azi Khosref, nouvel ambassadeur du Schah, après avoir remis une lettre amicale d’Abbas, s’occupa principalement à flatter le Régent ; dans les entrevues particulières qu’il eut avec lui, il lui disait, avec la pompe des expressions orientales : « D’une seule main tu gouvernes le pays Russe, tu dois tendre l’autre au Schah et établir une amitié fraternelle entre lui et le Tsar (180) ». Boris répondit modestement : « Je ne fais que remplir la volonté de mon Souverain ; son impulsion seule dirige mon esprit ». Mais il se chargea d’être auprès de Fédor le plus ferme appui du Schah. L’Ambassadeur expliqua à Godounoff que la trève, conclue par la Perse avec les Turcs, n’était qu’une ruse de guerre. « Afin de les endormir, lui dit-il, le Schah leur a donné son neveu âgé de six ans pour ôtage ou