Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/273

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tions que le Tsar peut prouver son amitié pour Élisabeth ».

Les Boyards écrivirent en réponse : « Notre maître, en remerciant la Reine de ses bonnes dispositions à son égard, désire lui-même l’affection d’Élisabeth, avec la plus grande ardeur et à l’égal de son illustre père ; mais il ne peut convenir que l’amitié des Souverains ne soit entretenue que par les rapports commerciaux et que sans eux il n’y ait plus de moyen de communication. Des expressions de ce genre sont inconvenantes. Le Tsar désire vivre en bonne intelligence avec tous les illustres souverains, le Sultan, l’Empereur, les rois d’Espagne et de France, Élisabeth et tous les autres ; non pour les avantages des marchands, mais pour l’honneur de son empire. Pour complaire à Élisabeth, il protégeait les négocians de Londres qui, oubliant ses bienfaits, ont commencé à vivre de fraudes, à ne pas payer leurs dettes, à exercer un vil espionnage, à médire de la Russie dans leurs lettres et à intercepter la route aux vaisseaux des autres puissances, aux bouches de la Dvina ; en un mot