Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/281

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blir, ni de s’habituer au pays et aux hommes. Il vit, qu’en augmentant le nombre des fainéans et des pauvres, elles s’opposaient aux progrès de l’économie domestique, et à ceux de la sociabilité. Des bourgs et des villages abandonnés par ces habitans nomades, devenaient déserts (193) ; les maisons et les chaumières tombaient en ruine par la négligence de propriétaires momentanés. Le Régent se vantait d’avoir accordé des avantages particuliers aux cultivateurs, dans les domaines du Tsar, et peut être dans les siens propres : animé sans doute d’une égale bienveillance envers les propriétaires et les fermiers ; désirant établir entre eux une union constante, comme entre membres d’une même famille, et voulant fonder cette union sur leur intérêt commun, il supprima en 1592 ou 1593 (194), la loi qui donnait aux paysans le droit de passer d’un village à l’autre, et il les rendit à jamais serfs des Seigneurs. Quelle fut la conséquence de cette innovation ? Le mécontentement de la plus grande partie de la nation et de beaucoup de riches propriétaires. Les paysans regrettèrent leur ancienne liberté, quoi-