et la joie qu’il éprouvait au fond de son âme, ne l’empêcha pas de rester maître de lui-même. Il avait eu, sept ans auparavant, l’horrible courage de plonger le poignard dans le sein du jeune Dmitri, pour s’emparer de la couronne ; il feignit de la repousser avec effroi lorsqu’elle lui fut offerte solennellement et d’un accord unanime, par le Clergé, les Autorités et la nation. Il jura qu’étant né sujet fidèle, il n’avait jamais songé à régner, et qu’il n’oserait jamais prendre le sceptre sanctifié par les mains du défunt Tsar, qu’il regardait comme un ange, un père et un bienfaiteur. Il dit que la Russie comptait beaucoup de Princes et de Boyards plus illustres et plus recommandables que lui ; mais que, sensible à l’amour que la nation lui portait, il promettait de s’occuper conjointement avec eux du bien de l’État avec plus de zèle encore qu’auparavant. À ce discours préparé d’avance, le Patriarche répondit par un discours semblable, rempli de mouvemens oratoires et de citations historiques. Il accusa Boris de trop de modestie et même de désobéissance envers la volonté de Dieu qui se manifestait si visi-
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