Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/43

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n’acccordez même pas à vos autres sujets. Vous dites que jamais on n’a vu chez vous de nos marchands : cela est vrai, puisqu’ils peuvent faire un commerce avantageux sans sortir de chez eux ; ils peuvent également se passer à l’avenir d’aller en Angleterre. Nous serons très-satisfaits de voir en Russie des marchands de Londres, pourvu que vous n’exigiez pas pour eux des privilèges exclusifs qui ne s’accordent pas avec les réglemens de mes États ». Ces idées de Fédor, sur la liberté du commerce, sont un sujet d’étonnement pour l’historien Anglais Hume, qui y trouve plus de justesse et de sagacité que dans celles d’Élisabeth sur la même matière (33).

Cependant Élisabeth insista : s’excusant auprès de Fédor, sur ce que des affaires d’État de la plus haute importance l’avaient empêchée de s’expliquer plus amplement, avec Bekman, et sur ce qu’elle ne l’avait vu que dans le jardin, où elle se promène et cause ordinairement avec les personnes qui l’entourent de plus près (34). Elle n’exigeait plus le monopole pour les marchands de Londres ; elle demandait seulement qu’ils fussent dis-