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pensés du paiement des droits d’entrée qui leur étaient très-onéreux ; et ayant appris par Horsey toutes les particularités de la Cour de Moscou, elle écrivit à la Tsarine et à son frère, donnant à la première le nom de chère sœur, et celui de très-cher et aimé cousin, à Godounoff (35). Elle louait l’esprit et les vertus d’Irène, et lui annonçait qu’elle envoyait de nouveau à Moscou, par amitié pour elle, le médecin Jacobi, particulièrement expert dans les maladies de femmes, et célèbre accoucheur. Elle remerciait Godounoff de ses bonnes dispositions pour les Anglais ; et espérait qu’un homme d’un esprit aussi éclairé, verrait un moyen de lui complaire et de servir en même temps les véritables intérêts de la Russie, en se déclarant à l’avenir leur protecteur. C’est ainsi qu’Élisabeth employait la ruse ; et ce ne fut pas sans succès. Irène se montra sensible aux flatteries de sa lettre, et Godounoff, qui avait reçu avec la plus vive satisfaction celle qui lui était adressée, accorda en 1587 aux Anglais, le privilège de faire le commerce sans payer de droits ; (ce qui privait la couronne d’un revenu de plus de deux