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dépendante de la vie ou de la mort de nos Souverains ». Cette opinion prévalut tellement dans le Conseil du Roi, que, non seulement Troëkouroff et Beznin revinrent à Moscou, apportant avec eux un nouveau traité de paix pour le terme de deux ans (42) ; mais que le Roi envoya même un ambassadeur extraordinaire, avec des propositions qui furent un sujet d’étonnement pour le conseil du Tsar.

L’Ambassadeur, était l’illustre Michel Harabourda, connu depuis long-temps à la Cour de Moscou, où il s’était fait aimer par la facilité avec laquelle il parlait notre langue, par son esprit subtil, par sa politesse et surtout par son zèle pour la religion grecque. Il remit aux Boyards des lettres de paix et d’amitié de la part des Seigneurs de son pays ; et dans une entrevue secrète, il leur dit : « Investi des pleins pouvoirs de notre Souverain, du Clergé et de tous les membres composant le conseil de la Pologne et de la Lithuanie, je vous déclare que nous voulons former avec votre patrie une alliance sincère et indissoluble, à l’aide de laquelle nous puissions