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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/58

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Seigneurs de sa Cour, surtout ceux de Lithuanie, qui craignaient la dévastation de leur pays, ne se fûssent opposés à l’ambition du Roi, et ne lui eussent laissé entrevoir que la Diète lui refuserait des hommes et de l’argent. Séduit par le succès de sa guerre avec Ivan, ce n’était que pour la forme et par complaisance pour la noblesse qu’Étienne conservait des rapports avec nous, sous prétexte de désirer la paix ; et tandis qu’il fesait à notre Conseil, l’inconvenante proposition de lui donner la Russie, après la mort de Fédor, il demandait de l’argent au Pape, pour marcher contre Moscou, afin de conquérir notre pays pour lui-même, et notre Église pour le Saint-Siège. Il avait un puissant intercesseur auprès du Pape, dans la personne du jésuite Antoine, qui conservait un vif ressentiment contre la Russie, du mauvais succès de son ambassade auprès d’Ivan ; et Sixte V s’était engagé à fournir à Étienne, vingt-cinq milles scudi par mois, pour une aussi grande entreprise (44).

Dans de semblables dispositions, Étienne ne songea pas à suivre l’exemple de générosité que lui avait donné Fédor ; tout en louant