Aller au contenu

Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

deux états ; et vous, sans répondre à la principale proposition, vous vous bornez à nous écrire que le Tsar veut bien accorder au Roi le bonheur de la paix, si nous vous cédons Kief, la Livonie et tout ce que vous appelez l’ancienne propriété de la Russie ; c’est-à-dire, que nous offrons du pain aux Boyards russes, et qu’ils nous jettent des pierres ! D’où vous vient un pareil orgueil ? Ne savons-nous pas dans quel triste état se trouve actuellement la Russie ? Vous avez un Souverain : mais quel est-il ? Il n’a que le souffle ; il est sans enfans ; il ne sait que réciter des prières. La discorde règne parmi vos Boyards, et le trouble est parmi le peuple. L’État est en désordre, l’armée sans dévoûment et sans bons Voïévodes. Nous savons que vous entretenez des rapports secrets avec l’Empereur d’Allemagne : quel est votre but ? Pouvez-vous espérer de trouver en lui un défenseur, lorsqu’il se défend si mal lui-même ? Vous êtes déjà le point de mire de plusieurs Souverains de l’Europe. Le Sultan demande Astrakhan et Kazan ; le Khan porte le fer et la flamme au