cœur de la Russie, et les Tchéremisses sont en révolte. Où est la sagesse de vos Boyards ? Leur patrie est en péril, et ils méprisent nos bons offices ; et ils répètent que le Tsar est prêt à résister à tous ses ennemis ! Nous verrons ! Jusqu’à présent nous avons empêché Étienne d’accomplir le serment qu’il a prêté en montant sur le trône, de reprendre à la Russie tout ce qui tient à la Lithuanie et dont elle s’est emparé après Vitoft, maintenant nous ne voulons pas l’irriter en lui rapportant vos frivoles discours ; mais nous lui dirons : Marche contre la Russie jusqu’aux bords de l’Ougra : voilà notre or, nos bras et nos têtes » !
Le prince Troëkouroff écouta ces paroles avec sang-froid, et répondit avec chaleur : « Ce n’est pas nous, Seigneurs, mais vous qui tenez des discours frivoles : quel langage téméraire et inconvenant ! Vous appelez indigne et malheureux, un règne qui fait le bonheur de la Russie ! Vous voyez la colère divine où nous ne voyons que la bénédiction du Ciel ; l’avenir est-il donc connu des mortels ? Le Tout-Puissant a-t-il tenu con-