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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/74

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il l’est, ne rougit pas de payer un tribut au Sultan, et ne fait par là que retenir pour quelque temps le glaive Ottoman déjà suspendu sur sa tête. L’état de l’Europe est déplorable ; l’Autriche souffre au milieu de la paix, et la France, au milieu des guerres civiles. Philippe II, soupçonnant son fils, Carlos, de vouloir attenter aux jours de son père, songe à déclarer héritier de la couronne d’Espagne, Ernest, frère de l’Empereur.

Dans ses rapports, Novossiltzoff parle des mœurs, des fruits de la civilisation, et des établissemens utiles ou agréables qu’il a visités, et qui étaient inconnus en Russie. Il décrit même les jardins et les serres ; remplissant ainsi les instructions du curieux Godounoff. Les Ministres autrichiens lui confièrent, sous le secret, qu’ils avaient le désir de conclure une alliance avec la Russie, afin de renverser Bathori et de parlager son royaume : mais cette idée trop hardie pour le faible Rodolphe resta sans effet. L’Empereur promit d’envoyer au Tsar un de ses Grands, et ne tint pas parole ; il se borna à écrire, par Novossiltzoff, une lettre polie à Fédor.