Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le Tsar est grand aussi parmi ceux de la chrétienté. Quant à l’argent et aux dons, nous n’en envoyons à personne. Quoique le commerce soit important pour les États, il peut se présenter des affaires plus importantes encore ; mais si le Sultan n’envoie pas avec moi un de ses dignitaires à Moscou, jamais à l’avenir ses ambassadeurs ne verront les yeux du Tsar ». Le Sultan ordonna de revêtir Blagoff d’un Cafetan de velours brodé en or, et de le faire accompagner par Adzi-Ibrahim, qui fut reçu sur les bords du Don par les Voïévodes Russes, envoyés au-devant de lui pour la sûreté de son voyage (55). Après avoir remis à Fédor la lettre du Sultan, (en décembre 1585), Ibrahim se refusa à toutes conférences avec les Boyards. Le Sultan donnait à Fédor le titre de Roi de Moscou ; il le remerciait de ses dispositions à vivre amicalement avec l’empire Ottoman, confirmait la liberté du commerce pour nos marchands à Azoff, et parlait, en style oriental, du bonheur de la paix ; mais il exigeait, comme preuve d’une amitié sincère, que le Tsar livrât à Ibrahim, le traitre Mourat, fils de Mah-