Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/88

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déplaire au Sultan. Nous venons de traverser un Siècle et plus, sans faire mention de la Géorgie (56). Cette malheureuse contrée, opprimée par les Turcs et les Persans, Le tsar d’Ibérie tributaire de la Russie. était gouverneé par le prince ou tsar Alexandre, qui avait envoyé un prêtre, un moine et un cavalier tcherkesse à Moscou, pour supplier Fédor de prendre sous sa puissante protection l’antique et illustre Ibérie, en lui disant : « Les temps de calamité pour les chrétiens, prévus par plusieurs hommes inspirés de Dieu, sont arrivés. Nous, frères coréligionnaires des Russes, nous gémissons sous les infidèles ; Souverain orthodoxe, tu peux seul sauver notre vie et nos âmes. Moi et mon peuple nous tombons à tes pieds, en demandant de t’appartenir à jamais (57) ». C’est avec de pareilles instances qu’on offrait à la Russie un nouveau Royaume, qui n’avait pu être soumis, ni par les anciens Persans, ni par les Macédoniens, et qui fut la plus glorieuse conquête de Pompée. La Russie l’accepta : mais c’était un présent dangereux, parce qu’en établissant notre souveraineté sur les bords du Kour, nous nous mettions entre deux forte