Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/91

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de la Koïssa. Fédor, qui avait envoyé de l’artillerie à Alexandre, lui avait promis également des homme habiles dans l’art de fondre les canons.

Encouragé par les promesses de la Russie, Alexandre augmenta sa propre armée ; il rassembla quinze mille cavaliers et fantassins ; il les mena au camp, les exerça, leur remit des drapeaux ornés de la croix, et leur donna des évêques et des moines pour chefs. Il disait au prince Zvénigorodsky : « Gloire au souverain de la Russie ! Cette armée n’est point à moi, mais à Dieu et à Fédor ». À cette époque les Pachas Ottomans lui demandèrent des provisions pour Baka et Derbent ; il les leur refusa en disant : « Je suis sujet du grand Tsar de Moscou ». Et lorsqu’ils lui firent observer que Moscou était éloigné et que les Turcs étaient près, il leur répondit : « Le Térek et Astrakhan ne sont pas loin ». Mais notre Conseil lui donna le sage avis d’amuser le Sultan, et de ne pas l’irriter jusqu’au moment où l’Europe entière se souleverait contre l’empire Ottoman. Le bruit s’était répandu que le tsarévitche Mourat, gendre du Schav-