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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/99

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brigandages ; le Tsar lui répondait toujours que c’étaient des fuyards, des vagabonds, et qu’ils y demeuraient de leur propre volonté ; mais Ourouse lui écrivait : « Une ville aussi importante peut-elle exister sans que tu le saches ? Quelques-uns de ces brigands, qui sont nos prisonniers, déclarent appartenir au Tsar ». Observons que cette époque est la plus florissante de l’histoire des Cosaques du Don et du Volga. Leur réputation de courage s’était répandue depuis Azoff jusqu’à l’Isker. En irritant le Sultan, en menaçant le Khan, en domptant les Nogais, ils affermissaient le pouvoir des Souverains de Moscovie dans le Nord de l’Asie.

Au milieu de ces circonstances favorables à la grandeur et à la sécurité de la Russie, lorsque tout prouvait la pénétration et l’activité du gouvernement, c’est-à-dire de Godounoff, ce Boyard était en butte à l’envie et à l’intrigue, malgré son habileté dans l’art de séduire les hommes. Dangers de la position de Godounoff. L’orgueilleux Godounoff, qui communiquait en son propre nom avec les Souverains de l’Asie et de l’Europe, qui échangeait des présens avec eux et recevait solennelle-