n’était certainement pas comme une marque de faveur ; mais Belsky aurait rougi de montrer un visage humilié : il alla donc dans ces déserts éloignés, comme au plus illustre commandement, s’environnant d’une grande magnificence, et prenant avec lui des sommes considérables et un service nombreux. Il fit jeter les fondations de la ville par ses gens et non par ceux du Tsar ; traita chaque jour les streletz et les cosaques, et leur distribua des vêtemens et de l’argent, à ses propres frais. Il résulta de là que cette forteresse fut construite plus promptement et mieux que les autres, parce que les ouvriers travaillaient avec plus de zèle pour un chef qui avait gagné leur affection. Cependant on rapporta au Tsar que le commandant, ayant séduit les troupes par ses largesses, songeait à se déclarer indépendant et disait : « Boris est Tsar à Moscou, et moi je suis Tsar à Borissof (110) ». Cette calomnie, bàsée probablement sur quelques paroles imprudentes échappées à Belsky, fut accueillie avec d’autant plus d’empressement, que Boris désirait se délivrer d’un ancien ami qui lui était devenu importun ; et l’on
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