décida qu’il avait mérité la mort. Mais le Tsar voulant faire parade de clémence, ordonna seulement de séquestrer ses biens et de lui arracher poil à poil sa longue et épaisse barbe. On choisit un chirurgien écossais, nommé Gabriel, pour exécuter ce nouveau genre de supplice. Belsky supporta cet opprobre, et enfermé dans une ville de la Russie orientale, il y vécut assez pour voir descendre son persécuteur au tombeau et pour se venger de son ingratitude après sa mort. Plein de sagesse et d’expérience dans les affaires de l’État, ce successeur de Maluta Skouratoff, était cependant en horreur aux Russes par les souvenirs terribles de ses jours heureux, et aux étrangers par la haine cruelle qu’il leur portait et qui pouvait aussi irriter Boris, leur protecteur zélé. On regretta peu un vieux favori sans famille ; mais sa disgrâce ne fut pas la seule, et on eut bientôt à en déplorer une autre qui fut beaucoup plus sensible aux familles illustres et à tout le pays.
La vénération que l’on gardait à la mémoire de la vertueuse Anastasie, et la parenté des Romanoff-Iourieff avec la famille des princes du