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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/137

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exilés furent donnés à d’autres, et leurs maisons et leurs biens meubles confisqués au profit de la Couronne.

Les persécutions ne se bornèrent pas à des bannissemens et à la confiscation des biens : comme on ne se fiait point au zèle ou à la sévérité des Commandans de leurs divers lieux d’exil, on envoya de Moscou, avec les malheureux condamnés, des surveillans qui, l’œil ouvert sans cesse sur eux, devaient pourvoir à leurs besoins et rapporter au Tsar chacune de leurs paroles ou de leurs plaintes. Personne n’osait jeter un regard de pitié sur ces infortunés, ni passer auprès des maisons isolées qu’ils habitaient, hors des villes, des villages et loin des grandes routes ; quelques-uns d’entre eux, chargés de chaînes, demeuraient sous terre. On ne permit même pas aux pélerins d’aller au couvent de Saint-Antoine, de peur qu’il ne s’en trouvât qui remissent des lettres à Fédor, moine par force, mais zélé religieux. Son perfide gardien lui parlait, avec intention, de la Cour, de sa famille et de ses amis, et rapportait ensuite au Tsar que Philarete ne trouvait personne parmi les Boyards