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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/145

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haïrent et pour ses crimes présens et pour ses crimes passés. Ils acquirent une nouvelle conviction de ceux dont peut-être ils avaient voulu douter, et l’on vit alors le sang de Dmitri, sur la pourpre du persécuteur de l’innocence. On se rappela le sort d’Ouglitche et celui de tant d’autres victimes de la vindicative ambition de Godounoff : on se taisait en présence des délateurs ; mais l’indignation n’en était que plus vive ; elle n’en éclatait qu’avec plus de force dans les sanctuaires inaccessibles aux satellites de la tyrannie, dont le règne est en même temps celui de la calomnie et d’une discrétion impénétrable. Là, dans les paisibles entretiens de l’amitié, la vérité inflexible démasquait, et la haine noircissait Boris : elle lui reprochait, non-seulement le meurtre et les persécutions des citoyens illustres, l’usurpation de leurs propriétés, son avidité pour des gains illicites, l’établissement des fermes, l’augmentation des cabarets de la couronne, la corruption des mœurs ; mais encore sa prédilection pour les nouveaux usages étrangers, dont celui de raser la barbe scandalisait le plus les anciens croyans, et même de la