C’est à cette même époque que Boris traita avec tant de magnificence le duc de Danemarck désigné pour son gendre, et qu’il embellit l’antique Kremlin de nouveaux édifices. Nouveaux édifices élevés dans le Kremlin. Ayant fait élever, en 1600, l’énorme clocher d’Ivan-Véliki (132), il fit construire, en 1601 et 1602, à la place du palais de bois d’Ivan, qu’on avait abattu, deux grands corps de bâtiment : la salle des festins et celle pour l’exposition des souverains décédés ; elles furent réunies aux salles dorée et crénelée (133). Il procura ainsi du travail et du pain au peuple, joignant l’utilité aux bienfaits, et songeant à la magnificence, dans ces jours de misère et de larmes. Cependant les Historiens étrangers seulement, et non les Annalistes russes, reprochent à Boris un orgueil inflexible, même dans cette calamité publique, prétendant qu’il avait défendu aux Russes d’acheter, à un prix très-modéré, une quantité considérable de blé que les Allemands avaient à Ivangorod, ne voulant pas souffrir que son peuple se nourrît avec du blé étranger (134) ; mais cette assertion est évidemment fausse. Nos actes du gouvernement qui prouvent qu’en 1602, il était ar-