dans sa tête. Il répandit le bruit que Dmitri, échappé au trépas, était réfugié en Lithuanie ; il s’associa un autre vagabond déterminé, Léonide (149), moine du couvent de Kripetz ; l’engagea à prendre son nom de Grégoire Otrépieff, et lui-même, ôtant son froc, prit l’habit séculier, afin d’acquérir plus facilement les usages et les connaissances qui lui étaient nécessaires pour tromper les hommes. Au milieu des joncs épais du Dniéper, se cachaient des bandes de Zaporoviens, gardiens vigilans, et brigands audacieux de la principauté de Lithuanie. C’est parmi eux, et dans la bande de Gueras-Évangel (150), chef intrépide, qu’Otrépieff s’exerça, dit-on, quelque temps à manier le sabre et à conduire un cheval ; ce fut là qu’il connut et s’habitua au danger ; il y acquit sa première expérience dans les armes, et son premier butin. Mais bientôt on vit ce vagabond sur un théâtre nouveau. Dans une paisible école de Gastcha, petite ville de Volhinie (151), où il s’occupait à étudier le polonais et le latin, jugeant, avec raison, que le prétendu Tsarévitche devait agir, non seulement par la force des armes, mais
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