La haine invétérée que ce pays portait depuis si long-temps à la Russie, avait constamment favorisé nos transfuges, depuis les princes Chémiakin, Véraïsky et Tverskoï, jusqu’à Kourbsky et Golovin (146). C’est vers ce pays que se dirigea aussi l’Imposteur, non par la route directe, mais par Strarodoub et les montagnes de Louief, à travers d’épaisses forêts, ayant pour guide un nouveau compagnon Pimen, moine du couvent du Dniéper (147). Quand il fut sorti des possessions russes, près du village Lithuanien Slobodky, il rendit au Ciel des actions de grâces, pour l’avoir préservé de tout danger. À Kief, il gagna la faveur de l’illustre voïévode prince Vassili-Ostrofsky, habita le couvent de Petchersk, ensuite celui de Nicolsk et Derman, et officia partout en sa qualité de Diacre. Cependant il menait une vie dissolue ; méprisait les lois de l’abstinence et de la chasteté ; se vantait de l’indépendance de ses principes ; aimait à discuter sur la religion, avec les gens d’un culte différent ; et entretenait même des liaisons intimes avec les Anabaptistes (148). Mais ses projets insensés ne sommeillaient point